Le conformisme artificiel menace-t-il le Sujet de l'acte de parole obligatoirement libre ?

L'IA, on le sait, n'est rien d'autre que la condensation de la masse des dits et écrits disponibles sous forme de "data". Elle ne peut pas faire illusion très longtemps, sauf pour des lecteurs pressés et au fond indifférents, parce qu'elle évite nécessairement ce qui fait la parole même : l'engagement d'un Sujet sur l'incertitude. Le seul Sujet humain qui soit comme tel, et pas le magistrat ou le spécialiste qui s'alignent sur des séquences formalisées de mots rendus obligatoires par leurs corporations. La parole simplement humaine peut et doit même être partagée de façon "profane" entre personnes entrant en contact avant toute détermination de leurs obligations discursives professionnelles et/ou contractuelles. La parole peut donc être échangée entre n'importe quels humains, même s'ils ne maîtrisent ni la langue ni le langage d'un alter ego. Un processus d'apprentissage appartient toujours déjà à l'engagement en parole, tel qu'il nous est spécifique (valant pour tout membre de l'espèce.) Cet acte est irréductible à l'animalité non humaine et à la mécanicité. L'IA peut l'imiter, mais c'est un cas particulier du test de Türing, formulé en 1950 et jamais démenti jusqu'à aujourd'hui, quel que soit sont domaine d'application : dessin, photo, discours oral ou écrit, etc. Le fait que cette imitation soit "très bonne" ne retire rien au fait qu'au moment où celui qui reçoit un message "doit" se demander si c'est un autre humain qui s'engage vis-à-vis de lui ou non. Dès que le problème est soulevé, il devient très rare, voire inexistant, que la machine, aussi sophistiquée soit-elle en utilisation instantanée de mémoire gigantesque, ne soit pas repérable comme telle par un humain.