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Qu'est ce que la Géo-Anthropologie ? Qu'est-ce que l'anthropologie pluraliste ?
Brèves
10/06/2011
Séminaire "La société-monde est-elle possible ?" 27-30Juin 2011 Comberouger (82600)Denis Duclos
Les News
à mondialisation, mondialité-et-demie
16/07/2024
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Thèmes spécifiques (ecologie, risque) / Specific subjects (ecology, risk)
Les "terrains" d'enquête de Denis Duclos ont beaucoup porté sur le risque technologique d'une part, l'environnement d'autre part. En dehors de textes publiés et à commander auprès des éditeurs (PUF, la Découverte, L'Harmattan), nous proposons dans cette rubrique des textes inédits ou en travail.
(Ne pas les citer en l'état sans en demander l'autorisation à l'auteur par mail) Cette rubrique récapitule la plupart des travaux de recherche de Denis Duclos sur les risques et les "peurs". Ceux-ci, qui s'échelonnent entre 1972 et 2009, concernent une constante repérable dans toutes les sociétés humaines et qu'on pourrait appeler "l'ambivalence du péril" (à la fois craint et recherché). Le péril est aussi échangeable (un mal contre un pire, ou l'inverse), mobile (il se déplace d'une situation à l'autre), symptomal (un péril en indique un autre), etc. Il se met en scène à son propos la disparition de la société elle-même, qui peut effectivement survenir (même si les individus ou les groupes survivent), en tant que celle-ci est une proposition fondant un champ conversationnel pouvant être aboli. Par exemple, la proposition communiste a été abolie en Russie. La proposition "libérale" actuellement admise comme fondant l'ordre mondial peut un jour être remplacée par une autre, etc. On peut considérer que beaucoup de conversations culturelles dont l'amplitude coïncide avec une société ou une civilisation passent du temps à mettre à l'épreuve leur propre champ d'existence, en utilisant diverses stratégies de "présentification" (de mise en scène des objets de peur et des actions périlleuses), mais aussi de jeu sur les attributions possibles et les natures du péril, de désignation, de dénégation et de refoulement (quand un péril pourrait, par exemple être attribué à soi-même, et qu'on préfère l'affecter à un autre personnage, ou à un représentant extérieur de soi.) Il existe un fond "pulsionnel" (ou libidinal) à la mise à l'épreuve de l'existence d'une société : il tient au fait que toute proposition est objectable, et que toute proposition sociétale s'approche d'autant plus de sa propre contestation qu'elle prétend s'affirmer avec plus de détermination péremptoire. L'objection est désirable parce qu'elle laisse la place à une nouvelle création de l'identité collective, mais la persistance dans la proposition est aussi désirable parce qu'elle accroît l"importance de l'identité existante. La confrontation peut se dérouler plus ou moins pacifiquement et longtemps, mais elle est toujours tentée par une montée d'enjeux plus radicaux, et finalement par la perspective du "suicide sociétal". Toute la recherche de Denis Duclos consiste à fonder théoriquement cette intuition, et à parvenir à des formulations assez précises pour risquer la réfutation popperienne. Par exemple, dans un travail sur la fascination de la violence dans la société américaine, le chercheur tente d'étayer l'idée que tous les segments de cette culture ont un moment (surtout entre 1970 et 2000, bien que sur la base de thématiques très anciennes) collaboré activement et explicitement à la proposition selon laquelle l'individu peut devenir un monstre menaçant la société entière. Cette proposition a l'avantage de maintenir l'idéal américain d'un équilibre entre libertés individuelles et machinerie des lois destinées à contrôler les énergies violentes, ce qui permet de répondre à la question angoissante d'une possible transmutation des pôles , la société pouvant devenir monstrueuse contre les individus. Dans la phase suivante, néanmoins, la culture (confrontées aux "responsabilités impériales") ne peut plus éviter d'affronter directement le problème. Denis Duclos étudie aussi quelle place et quelle fonction prennent dans ces "jeux de société" les peurs prenant en objet des réalités matérielles ou biologiques (l'épidémie, le désordre climatique, etc.). Enfin, il analyse -sur plusieurs terrains très différents- le fonctionnement des champs conversationnels parfois transnationaux où la formulation principale des métaphores se trouve impulsé et généralisée. C'est au cours de ce dernier travail qu'il découvre que certains mécanismes intrinsèques à la conversation (et notamment sa propension à se structurer en "carré logique") combattent assez efficacement la tendance à aboutir à un enjeu d'autodestruction. Denis Duclos travaille à l'heure actuelle plus spécialement sur cet aspect des formations culturelles "mondialisées" : en quoi tendent-elles à produire des positions opposées qui réalisent une pluralité ralentissant ou limitant la fascination par "l'enjeu global". |