Pourtant, la partie intellectuelle des cultures humaines n'a pas manqué, dès l'ouverture de la conquête coloniale puis chrématistique (l'argent) et technologique du monde, de pointer le problème et ses dangers accrus (de l'abbé de st Pierre à Kant, et une vaste cohorte de philosophes). Résultat : des progrès importants, mais finalement immobilisés dans une "internationalité" mâtinée de mondialisation financière, et qui patine (entre guerres chaudes et froides) depuis près de deux siècles. Le retour des "solutions" xénophobes, racistes et totalitaires est parfaitement prévisible : c'est un "arrêt sur l'image" ou plutôt sur le voile interdisant de constater pleinement que la mondialisation n'a de commun avec le monde vivant que la destruction du second par la première, en suggérant qu'un "retour" aux frontières nationales pourrait pallier le problème.
Au contraire, une "mondialité" humaine reconnaissant le monde vivant devient une urgence absolue.
En réalité, cette mondialité humaine "contient" le problème de la reconnaissance réciproque des singularités et des communautés de subsistance relativement autonomes (au sens des conditions de blocage de l'endettement et de l'appauvrissement récurrent). Elle le contient par le seul fait que la mondialisation qui l'a fait naître est le processus pathologique lui-même : elle n'est mondiale que comme négation du monde (acosmique comme le dit Alexandre Duclos).
Mais il ne lui reste, en fait qu'à se métamorphoser en son contraire : l'acceptation du monde vivant comme le lieu même de l'accueil de la pluralité, à condition que celle-ci se débarrasse enfin de la "commensuration" réciproque, cette tare consubstantielle de notre culture anthropique. Est-ce possible ? Il le faut, car si nous sommes ontologiquement tarés à ce point, l'espèce humaine est effectivement vouée à disparaître rapidement en tant que branche évolutionnaire inadaptée à la diversité nécessaire .
(inscriptions auprès de Denis Duclos : 06 70 07 74 16)