Etat des lieux fin 2011 : la question de la possibilité de la troisième guerre mondiale
Un erreur à rectifier dans l'archive sonore : la Chine n'a pas deux milliards d'habitants, mais elle comptait 1 338 299 500 personnes en 2010 selon la banque mondiale, et le vieillissement de sa population s'accroît rapidement du fait de la politique de limite drastique de la fécondité menée depuis la fin des années soixante (accentuée avec "l'enfant unique" depuis 1979").
Rapportée aux 9 millions et demi de kilomètres carrés du territoire chinois, la densité est de 136 habitants au km 2 , certes supérieure à celle de l'Europe (au sens géographique incluant la Russie à l'ouest des monts Oural) : 75 habitants au km 2 sur 10 millions de km2 . Mais est-ce le bon terme de comparaison ? En réalité, si l'on prend les zones côtières peuplées d'Europe occidentale et de Chine, leurs densités sont plus proches.
Pour la Chine: Sangdong, Jiangsu, Zheijiang, Fujian, Guandong, Guangxi : 465 habitants/km2 en moyenne
Pour l'Europe : Pologne, Allemagne, Bénélux, France, Grande Bretagne, Espagne, Italie : 219 hab/km2 en moyenne. Le contraste est beaucoup moins grand, et avec 247 hab au km2, la Grande Bretagne se compare à la densité moyenne du Guangxi ou du Fujian. Celle de la Hollande (395 hab au km2) se compare à celle du Zheijiang.
GEOPOLITIQUE DU "BIEN"
Je ne crois pas que ces idées puissent répondre à la situation actuelle d'une menace sur la nature et sur l'humain. Mais, d'un autre côté, les théories ad hoc, construites pour rendre compte de cette situation (Hans Jonas, Gorgescu-Roegen, etc.) n'y parviennent pas en termes de théorie politique. Les avancées s'essayant à une "idéologie politique" comme le "convivialisme" reconnaissent le caractère agonistique de l'Humain, ce qui leur pose un problème insurmontable, puisque "l'état stationnaire" seul compatible avec le maintien d'une planète vivable, et la reconnaissance mutuelle des cultures, seule compatible avec une paix perpétuelle, sont rendus impossibles par cette virulence inhérente.
J'amorce ici un début de réflexion pour défricher une piste dépassant ces blocages aporétiques : il s'agirait de construire la fiction des idéaux du Bien (nécessairement infinis à leur façon) pour qu'ils soient plus aisément reconnaissables, "adhérables" et partageables.
J'esquisserai leur affirmation : le Bien se divise en deux aspects complémentaires, la préservation de la vie non humaine et la liberté humaine. Ces deux idéaux peuvent-ils permettre de "mourir pour eux" (comme on meurt aujourd'hui pour devenir riche) ? Probablement.
De plus, ils se confondent aujourd'hui car les grands systèmes qui exploitent le monde et le saignent à blanc sont aussi des systèmes de contrainte,d'industrialisation de l'homme lui-même. Il est plausible que les luttes politiques et géopolitiques en cours ne puissent en rien conduire à poser clairement cette question du "Bien" de façon réaliste, ne serait- ce que parce que les guerres froides ou les paix chaudes actuelles consistent à opposer liberté et harmonie, et que chaque grand protagoniste détruit de l'intérieur son propre idéal : le camp de la liberté installe celle des multimilliardaires dominant une masse prolétarisée (comme le rappelait Michel Freitag, la liberté devient un "gouffre"); celui de l'harmonie pollue la planète à un degré inégalé.
Cependant l'expérience de pensée permettant seule de poser l'objet "Bien politique" exige d'imaginer réalisable une situation où les Humains pourront à la fois respecter la nature et se respecter eux-mêmes. Les utopies ou uchronies -utilisées par les philosophes du siècle des lumières pour penser le mouvement vers la démocratie) peuvent être utiles ici pour pouvoir nous représenter ces nécessaires "oxymores". (A suivre).