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Il n'y a pas de crise financière : seulement des crises de confiance et appel à l'Etat-monde Debra
Hmmm... un article qui date de 2008, c'est déjà de l'histoire..
Je suis en train de lire le beau livre de Paul Veynes qui s'appelle "La société romaine". J'envie à M. Veynes son énorme culture, que je n'ai pas. Mais la possibilité de m'asseoir dans le calme, et réfléchir péniblement à cette érudition de l'Ancien Monde (je viens du Nouveau...) contribue à me calmer dans l'oeil du cyclone, pour employer un cliché. Et puis... rire devant l'actualité des tribulations de nos si lointains ancêtres, cela contribue à donner un sens de la perspective. Avec le tricot, et la broderie.) Ce que la lecture de l'histoire m'a appris avec le temps, c'est que la prédiction, et la prétention de la prédiction qui obsèdent notre civilisation.. socialiste ? de l'assurance tous risques, est impossible pour le vivant dont nous sommes. Peut-être est-ce cela qui nous terrifie autant dans un monde où, de manière si pusillanime, nous roulons les mécaniques en décrétant que "Dieu est mort" ? (Mais.. la FONCTION de Dieu comme garant du symbolique, qu'en est-il ??) Perso, je crache sur l'Etat Monde. Je ne crois pas que nous ayons tant foi que cela.. dans l'Etat. Pas en 2012, et pas en 2008 non plus. Si... nous avions tant foi que cela en l'Etat, nous aurions moins de mal à acquitter.. nos impôts, non ?? Je crois plutôt que nous avons perdu la foi dans l'Etat, nation, ou autre, et que nos déboires sont en partie dus à cela. Je crois aussi que la grande désillusion, en nous privant de nos nécessaires idéaux ? illusions ? a pour conséquence de laisser le Fric comme Unique Idole sommée d'incarner la Valeur à nos yeux. (Idolâtrie du fric comme défaut de.. Dieu ou un substitut ? Songez à Yeats, qui l'a dit mille fois mieux que moi et d'autres "And what rough beast, its hour come round at last, slouches towards Bethlehem to be born ?" The Second Coming, 1920.) Le pauvre fric, il croule sous le poids de nos désillusions, et nos attentes si infantiles... Ce que fait l'idolâtrie ? Il finit par tuer/détrôner l'idole, à la longue... Tout cela démultiplié ad nauseum dans les médias, qui plus est. Saoulant. (Mais... étant du Nouveau Monde, je ne suis pas une fervente admiratrice de l'Etat comme Père Noël ; il y a... des idéaux plus vivifiants à mon avis.) Debra
Quelle aubaine...
Je n'ai pas du lire assez attentivement pour voir que vous aviez répondu à cette petite..provocation (mea culpa). Votre culture dépasse largement la mienne, pour les Pères de l'Eglise, et plein d'autres choses, d'ailleurs, comme j'ai déjà dit, je crois. Des fois, je médite sur l'influence de Jésus sur notre bas monde. (Mais n'oublions pas que Jésus fut juif, et que le Christianisme, en tant qu'hérésie, ne peut QUE s'appuyer... CONTRE ce qui lui a donné naissance, si je puis dire. De ce point de vue, on pourrait dire que le Judaïsme est bien la Mère ? le Père ? des autres monothéïsmes. L'origine. ) Il y a une image baroque qui me plaît beaucoup : l'idée de Jésus suspendu sur la croix pour toute éternité, condamné à regarder les infinies permutations de ses paroles (la combinatoire ?) pour les générations à venir, jusqu'à la fin hypothétique des temps. Un vrai enfer, vous ne trouvez pas ? Ah...Ce qu'"on" parvient à faire avec les meilleures intentions du monde, et pour "notre bien" ou le bien de notre prochain. Aujourd'hui, j'ai songé à la potentialité très.. toxique du mot "liberté".... Moi-même, j'ai une attitude des plus paradoxales sur ce sujet. Exemple : il y a cinq ans, lors d'un très rare retour au pays, j'ai fait un tour au zoo de New York, pour me trouver devant l'enclos vaste des fauves (lions). Bien plus vaste, l'enclos pour les lions que la cellule moyenne allouée à un détenu dans le couloir de la mort, mais... la prison reste la prison, n'est-ce pas ? Devant cet enclos, il y avait le panneau suivant : "Vous pourriez croire que nos lions sont malheureux à l'étroit (dans un enclos qu'un de ces détenus prierait pour obtenir, moi), mais que préféreriez-vous ? Etre... "in the wild" où vous ne sauriez pas d'un jour à l'autre si vous aurez un repas, au merci d'un accident quelconque où vous pourriez MEME mourir, ou.. être tranquille et en sécurité ici dans notre zoo, où votre prochain repas est assuré, vous avez accès à un véto si jamais vous tombez malade, et vous pouvez jouer avec la baballe en cas d'ennui ?" Je vous jure que j'ai vu ce panneau. J'ai vu plein de gens passer à côté comme si de rien n'était.. Et de retour, j'en ai parlé à mes amis/collègues spychanalystes français qui n'y ont vu.. que du feu... D'un côté... je suis excessivement dure sur ce panneau. Je dis qu'une société où les citoyens passent à côté d'un tel panneau sans réagir est une société... d'esclaves. (Mais bon... il y aurait des livres à écrire sur notre sainte horreur moderne et mythique de l'esclavage.) Et d'un autre, je dis.. que la quête frénétique et infantile (l'infantile caprice, pas l'infans sur les genoux de Jésus) de la liberté comme valeur absolue conduit la civilisation occidentale à... non pas le suicide, mais la destruction de la liberté. Dans le style "le mieux, c'est l'ennemi du bien". Pour votre théorisation autour du suicide, j'aimerais entendre comment vous raccordez... la pulsion de mort, et surtout, la mélancolie comme effondrement subjectif. (J'ai beaucoup pensé à la pulsion de mort. Je crois qu'elle comporte une dimension d'échapper à la douloureuse conscience (de soi). La condition du sujet, si prisée par notre culture encore judeo-chrétienne par certains aspects. La pulsion de mort comme désir de non penser.) Aujourd'hui j'ai fait un petit tour sur Salon. Comme.. autopunition, je le crains. Il y avait un type très intéressant qui racontait comment, en tant qu'athée, il se trouvait... MIEUX en compagnie des personnes de foi. Il y a une guerre civile en cours aux U.S. en ce moment. Entre ceux qui n'ont aucune culture religieuse, qui ne savent pas d'où ils viennent, n'ont pas de mémoire, mais courent.. vers un avenir avec de plus en plus de liberté (sic), et ceux qui ont une mémoire, une culture générale qui s'ancre dans le passé, et qu'ils veulent transmettre, si possible. Les lignes de bataille font voir en quoi les vieilles oppositions/antagonismes entre Juifs et Chrétiens ne sont plus d'actualité pour comprendre ces batailles, à mon avis. Déjà les vieilles oppositions Juifs/Chrétiens étaient inadéquates pour rendre compte des événements pendant la deuxième guerre mondiale, contrairement à ce que trop d'intellectuels français semblent croire, ce qui m'amène à dire, et à répéter que nous n'avons pas encore tiré les leçons importantes qui sont à tirer de cet épisode. (Pour... l'élection des Juifs à la place si peu enviable de bouc émissaire de la civilisation occidentale, n'oublions pas ce que fait l'élection : elle fait sortir du lot. Dans une société si attachée à l'égalité et l'uniformité, et bien, l'élection comporte des risques très importantes, n'est-ce pas ?) Le rouleau compresseur de la sécularisation des idéaux judéo-chrétiens finit par accoucher de quelque chose qui devient de moins en moins chrétien, avec le temps. Et pas du tout juif, non plus. Car... ce qui attaque le Christianisme ne peut qu'attaquer le Judaïsme comme point de départ de l'hérésie. Trop logique. De même, ce qui attaque le Judaïsme attaque le Christianisme par la même occasion.... On pourrait les appeler un couple.. infernal ? Pour la fraternité.... vous ne trouvez pas hallucinant que nous prônons un modèle fondé sur une relation qui depuis toujours (voir Caïn et Abel, mais Polyneice et Etéocle feront l'affaire aussi..) suscite la jalousie et le meurtre ENTRE FRERES (et non pas le meurtre du père) ? Comprenez-moi bien. Je crois que nous sommes allés tellement loin dans l'éthique chrétienne (et la formidable et inhibante culpabilité qui en découle) que nos sociétés exercent une pression formidable et constante pour créer non plus le paradis sur terre, mais.. Disneyland sur terre. Un monde aseptisé d'où est banni la souffrance, la mort, l'agressivité, le meurtre, le négatif sous toutes ses formes POUR NOTRE BIEN, bien entendu. Comme disaient les Anciens déjà, je crois, mais je suis américaine, et trop ignare pour vous les citer... le monde de la démocratie. Laquelle démocratie (moderne) est également une manifestation du projet paulinien...totalitaire et globalisante. (Dans le Christ il n'y a ni Est, ni Ouest, etc). Où le retour du refoulé se fait.. SOUS FORME COLLECTIVE ? Dans la terreur ? Où on ne tue pas le père, mais.. les frères, dans un bain de sang généralisé ? Et... c'est donc ÇA, le meilleur des mondes, ou le moins pire ?? (Pour ma part, j'ai trouvé le paradis sur terre. Mais.. pas dans le projet paulinien.) Le spectre paternel ? Tiens, ça m'évoque l'histoire suivante : il y a quelque temps un collègue spy qui déjeunait avec moi se plaignait de sa femme, qui demandait le divorce dans une procédure... "messy, very messy". Il me disait : "mais toi, tu as pu.. "tuer ton père ?" (bon, ce n'était pas dit comme ça, mais c'était tout comme) afin de t'attacher à ton mari, n'est-ce pas ?" Et je lui ai répondu que personne sur cette terre n'avait remplacé mon papa chéri, l'amour de ma vie. Mon mari est mon mari (depuis plus de trente ans maintenant), et mon père ? Il fut mon père. Pourquoi cette fâcheuse... CROYANCE qu'il faut remplacer les uns par les autres quand nous sommes irremplaçables et unique (selon le Judaïsme, en tout cas)?... Encore un mythe.. démocratique ? Que disais-je.. on jette Dieu par la porte, et il revient par la fenêtre, et déguisé.. en Père Noël ? ;-) Où est-ce que je vous ai recommandé l'article de Mannoni "Je sais bien mais quand-même" dans les Clefs pour l'Imaginaire ? Octave le dit bien mieux que moi.. même si je ne suis plus d'accord avec tout. Et pour finir, puisque il faut bien s'arrêter un moment ou un autre, et mon piano appelle : Le grand drame du Christianisme dont nous ne parvenons pas à sortir est bien que... On ne légifère pas l'amour. On ne le commande pas. La Loi ne peut pas l'ordonner. Dieu lui-même ne peut pas commander l'amour... Commander l'amour sur le plan social donne lieu à une perversion dévastatrice dans la civilisation. Et ce qui a trait avec ce que le Judaïsme rattache au Sujet ne peut pas être ordonné, payé, acheté, prêté, échangé, et ne tombe pas sous la coupe des institutions humaines. L'amour est une... grâce. Le Sujet est grâce aussi. Si Jésus et les écrivains de l'Evangile avaient pu récuser cette forme de positivisme bien pensant et pour notre bien, nos souffrances (et notre culpabilité moderne) seraient bien moindres. Denis Duclos
Je suis d'accord pour aller cracher sur notre tombe commune hyperétatique : mais dans ce commentaire déjà dépassé par la crise suivante (celle que nous vivons et qui est la même), j'anticipais sur son résultat final -probablement à prévoir pour dans une dizaine d'années après des secousses très éprouvantes- : à savoir, un hyper-Etat à la fois privé et public, et ayant pour fonction essentielle de réguler nos idéaux et nos excès au plan directement mondial. Il aura ainsi à écouler aussi lentement que possible la dette accumulée, probablement par transferts discrets de pays émergents vers les pays ex-riches devenus idiots, tout ceci sans engraisser au passage la spéculation devenue folle. Il aura aussi à éviter que les conflits ne dégénèrent en guerre mondiale nucléaire et bactériologique. Il aura à gérer une masse énorme de "non emplois", liée non pas à l'endettement mais simplement au fait que les machines travaillent à notre place. Il aura à adoucir le choc énergétique et le choc écologique,toutes choses qu'un capitalisme anarchique ne peut pas faire.
Je pense plus que jamais que c'est là notre destinée, et elle n'est pas drôle du tout. Je ne la souhaite absolument pas et ferai tout pour l'éviter, pour envisager avec d'autres des solutions alternatives. Mais puisque le "pauvre fric" a anticipé sur tous nos espoirs les plus légitimes (avoir une petite maison avec un petit jardin) comme les plus fous, et qu'en conséquence, le capitalisme est mort (et ne le sait pas), je ne vois vraiment pas qui et quoi pourrait prendre la relève, si nous ne voulons tout simplement pas entrer dans la guerre de tous contre tous. Je crois que ce qu'il faut commencer à imaginer, c'est la façon dont cet hyperEtat peut être subverti sans que lâche sa clef de voûte, garante d'un répit avant suicide collectif. Subverti non pas par un "dépérissement" que Marx imaginait comme passage de l'exploitation des hommes à l'administration des choses, ce qui est peut être encore plus horrible, pour autant qu'il n'avait pas prévu que les choses en question seraient justement les hommes. Mais subverti par sa sa propre division interne, par notre propre division interne entre grandes passions irréductibles. Ce n'est pas tant Dieu qui garantit le symbolique, (dont il peut au contraire être une dissolution complète dans un grand Tout plus ou moins personnalisé, maternant ou vengeur ) qu'un mode d'affrontement entre nos passions, un art martial de l'analyse, tel que nous avons envie de continuer à "changer de métaphore" (mouvement que j'identifie à la symbolisation, car rester coincé dans une métaphore, c'est la métamorphoser inéluctablement en métonymie, et donc en absorption de la pluralité dans l'Un ou l'Une, comble de la signification pour nous). Tricoter-détricoter peut certes être une façon de changer de métaphore, mais c'est aussi, un peu comme l'érudition du vieux monde : faire du surplace dans un discours de rangement et de re-rangement. La mule Jenny, quoi. J'aime bien ranger mon chez-moi et ma bibliothèque, mais à un certain moment, il est peut être libérateur de changer de chez soi et de bibliothèque. Et en tout cas de ne pas en attendre de réglement ultime. Et çà, c'est affronter une passion, peut-être l'une des plus forcenées, celle de l'obsessionalité, cet idéal de calme serein, justement celui qui anime l'Etat-monde en nous tous, et pour notre bien à tous : tous bien tricotés une fois pour toute et planétairement , en plus : la planète comme énorme pelote de laine bleue ! (l'obsessionnalité va bien avec l'esthétisme). Ou comme urne vide. Certes je préfère la brutale et brêve colère de l'obsessionnel à celle du parano, tout en sueur de haine permanente et de culpabilité insondable. Et je la préfère aussi au désir de "toujours plus" où nous résidons pour ce qui est de notre moment scientiste et technophagique, mais tout de même ... vient un moment où il faut se bouger vraiment, et la colère peut y aider, d'ailleurs, à condition de ne pas en être changés en statues de sel. Pour certains, "se bouger" signifiera passer du tricot à l'élevage du mouton (animal difficile à détricoter), pour d'autres passer à la vache ou aux poules (peut-on faire des tricots en plumes ?), ou à leurs oeufs. Pour d'autres encore, créer son école et arracher ses enfants à la grande république (sans pour autant leur enlever le droit aux copains), pour d'autres, je ne sais quoi encore pouvant sincèrement vouloir dire : "non, ce n'est pas encore çà !". Pour d'autres enfin, passer du piano à la politique (ou l'inverse), mais toujours dans le sens de secouer le cocotier géant des habitudes mortifères et des partitions somnifères. Bon d'accord, comme dit mon fils de 5 ans, il ne faut pas jeter le grand-père dans le trampolin, mais si on ne se bouge pas, toutes générations non confondues, on va se le payer le super-Etat -monde, qu'on ait ou non craché dessus, et même sans vouloir acquitter nos impôts ! : il va nous les prendre à la source, de toute façon, qu'on soit Grecs, Espagnols, Français, Allemands, perfides Albionnais ou même Chinois !!! (et en un sens, ce ne sera peut-être pas plus mal d'être un peu purgés, si on n'est pas déjà très pauvres). DD Debra
Two days ago, out of pure chance, I picked up one of the countless and uncounted (and sometimes... unclassed) books in my library, bought, as usual on impulse : "Too loud a solitude" by Bohumil Hrabal, translated by Michael Henry Heim, who I would have like to have been (except that he was a man...), dead now, unfortunately.
"Too loud" is a book for antisociologists who would like to... flesh out their English ? so that it does not remain... sociologist's English (you don't want that, now, do you ??). A book that will send you running for your English/English (you don't cheat with bilingual dictionaries, do you ? tss tss..) dictionary, just to get your disembodied hands plunged into the Verb, its juices running down your chin, after, not swallowing it whole, but sinking your canines into it. Hrabal has some lovely things to say about the kind of resistance you are talking about. (And we are akin in our.. keening and wailing and mourning the demise of the Austrio-Hungarian empire, and the Old World.) Personally, I think that one of the greatest acts of resistance we could be engaged in right now, is the.. um, act that much globalization pursues with a "virtuous" vengeance : the.. sexual act in all its wild variants (polymorphous perversion to use an expression that is a little dry and dusty...) All of our global organizations are designed to do sex in... Horrifying, isn't it ?? (Yes for "toujours plus"... sex. Much more fun than "toujours plus" technology...) I am not a keen fan of "rangement". My husband likes it better. It has always despaired me, rangement. I am the kind of person who can make a beeline for my bordel (no, not THAT one, the other one..), and find the disappeared object magically. Most of the time. On the.. virtues ? of analysis... My psychoanalyst husband seems to believe that as such he is magically ? protected from the corrosive (and largely unconscious) effects of the Verb. I used to believe that too... But, my eyes have been opened, and I no longer do. One of Lacan's disciples' greatest failings was to produce the.. naïve ? belief that psychoanalysis HAD saved them.. once and for all, moreover. Like a form of initiation where the initiate enters another.. "new and improved ?" world. I call that getting stuck in the "master" mentality. Perhaps we are indeed all. EQUAL in our alienation to the Verb, even if some of us can analyze better than others ? How many patients would say to me that they "knew" what was wrong with them (and indeed they did) but that such knowledge didn't change anything for them ? Rather mysterious.. On the virtues of "bouger"... We are rather addicted to the distinctive opposition "active/passive" in our civilization, for lots of reasons. I happen to believe that it could be very important to.. not budge right now, for a change. To cultivate routine and tradition for a change ? (I was very lucky, I got my ritual food when I was a young girl, so at least I can remember it..) Comes to mind a line from Bach's "Jesu, Meine Freude", that goes "Tobe Welt und springe, iche steh hier und singe, in gar sichrer Ruh", if my memory is correct. "Let the world collapse into ruins, I will stay here and sing in perfect peace". Pretty neat for our world, don't you think ? Not enough.. TONAL music these days for my taste. No... harmony without tonal music. And if we tried resurrecting some of the older metaphors ? But maybe they will be resurrected thanks to the logic of the Verb itself. Nous sommes peu de choses, dans le fond. Much less than what Cartesian egoism has led us to believe... When things fall apart, and the center cannot hold, well... that can be a good thing, you know ? It certainly adds a lot of... SPICE to life, along with considerable uncertainty ? For two generations at least who have believed in their retirement accounts, and little else... Ecrire une réponse
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