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Qu'est ce que la Géo-Anthropologie ? Qu'est-ce que l'anthropologie pluraliste ?


COLLOQUE INTERNATIONAL : LE PRINCIPE DE PLURALITE DANS LA CONSTITUTION DE LA SOCIETE MONDIALE

Appel à participation : envoyez votre candidature à Denis Duclos (duclos.denis@wanadoo.fr)



Projet de colloque international (mai 2010) à Saint Lucia (West Indies)


LE PRINCIPE DE PLURALITE DANS LA CONSTITUTION DE LA SOCIETE MONDIALE


Les crises écologique et économique que connaît aujourd’hui le monde semblent devoir précipiter l’heure de choix politiques concernant les façons dont l’humanité vit et agit sur la planète. Pour informer ces choix, nous pouvons soit nous orienter en fonction d’une perspective catastrophique et les déduire de contraintes toujours plus fortes et massives. Mais nous pouvons aussi décider que la période est propice à s’interroger sur ce que nous souhaitons librement pour nous-mêmes et autrui. En effet, la contrainte ne provient pas seulement de la restriction des ressources : elle est déjà présente dans l’orientation technologique, économique et culturelle qui s’est imposée à l’humanité depuis plusieurs siècles, et qui a finalement gagné la quasi-totalité de ses membres à un unique mode d’être et d’agir (bien que chacun y occupe une place très différente, et qu’une grande majorité y sont en situation précaire).N’est-ce pas l’occasion de remettre en cause cette contrainte massive ?

Mais au nom de quoi ? pourra-t-on objecter. Simplement, au nom des aspirations et des désirs qui partagent l’être humain, et qui se trouvent soit déformés soit oppressés par « le système-monde » tel qu’il fonctionne.

Mais quelles sont ces aspirations et ces désirs ?
Au lieu de faire une théorie de leur infinie diversité, théorie « libérale » qui a surtout conduit à leur manipulation par le marché et les autorités publiques entrelacés, il est plus simple de les considérer comme les grandes dimensions de toute vie humaine : par exemple, le fait de vouloir exister comme êtres vivants dans un monde familier qui ne dépende pas trop de l’artifice et de la machinerie ;
-celui de vivre avec d’autres « ici et maintenant », dans une proximité civile qui ne soit pas enfouie dans le gigantisme de la structure collective ;
-celui de participer aux expressions plus ou moins cultivées de la sensibilité humaine quant au monde et aux gens, et à la transmission de ces façons de parler , de penser et de sentir entre générations ;
-ou encore celui de former ensemble de vastes dispositifs d’organisation qui stabilisent des modes d’action et de vie.

Or, pour ne prendre que ces quelques domaines, il est frappant de constater que la société mondiale actuelle tend à les regrouper tous dans une même logique, qui peut d’ailleurs sembler être l’effet de la domination du dernier type de logique (l’organisation à visée globale) sur les autres. C’est ainsi que nos « besoins » de nature, de familiarité, de vie cultivée ou de civilité se trouvent piégés et opprimés par l’inflation monstrueuse du mode organisationnel-opérationnel, dopé par l’énergie et l’argent faciles.

On peut dès lors se poser la question de savoir comment les autres dimensions opprimées de tout être humain peuvent manifester leur existence et leurs exigences, de telle manière qu’un équilibre émerge et se stabilise entre elles au plan de la société planétaire.
Poser le problème en ces termes (sans aucune allusion à une nostalgie ou au passéisme) revient alors très vite à constater que le respect mutuel des grandes dimensions de l’homme (et des modes d’agir et de vivre qui les soutiennent en propre) ne peut pas émerger d’une « mondialisation" de la souveraineté globale que représente l’Etat-Nation à son échelle). Pour une raison simple : la pluralité des grandes dimensions anthropologiques n’est pas aujourd’hui représentée par les systèmes démocratiques nationaux, sinon de façon administrative, marginale ou informelle. Une « démocratie pluraliste » n’existe encore à aucun niveau bien que certains penseurs commencent à mettre en question la pauvre opposition « majorité/minorité ». C’est pourquoi se placer au niveau du problème posé par le principe de pluralité exige de faire preuve d’inventivité. Nous ne pouvons en parler utilement sans échapper aux problématiques académiques classiques, et aux engagements des politiques publiques qui souvent les inspirent, parce qu’elles-mêmes découlent du monolithisme systémique qui… fait précisément problème.

La présente proposition de libre rencontre intellectuelle sur le principe de pluralité a donc pour but de défricher un domaine encore pratiquement inexploré : celui de l’invention de formes nouvelles de souveraineté aux côtés de celles existantes. Ainsi s’agit-il d’appliquer la notion de souveraineté (partielle ou fractale) non pas à un nouveau type d’Etat (fût-il mondial), mais à des domaines de la vie et de l’agir humains comme la Nature, la Culture, la Ville ou l’Organisation (qu’on les nomme ainsi ou autrement, en découvrant leur concept adéquat).

Il s’agit de considérer ces domaines, certes partiels et interdépendants, comme sources de droit égales aux formations unitaires, non pluralistes par essence, que sont les Etats ou les Nations actuelles. Il s’agit de faire émerger la pluralité intérieure de l’homme au rang cosmopolitique. La déclaration des doits de l’homme a été successivement propriété de certains Etats (comme la France) et d’unions d’Etats (comme l’ONU). Mais rien n’interdit qu’elle soit aussi réinventée par une humanité qui ne se limite pas à une société internationale.

Il est possible que l’une des perspectives (même encore pratiquement utopique) de la création intellectuelle en œuvre dans ce type de rencontre soit précisément de préparer les conditions conceptuelles et cognitives permettant à de telles propositions d’émerger un jour au plan de la politique mondiale. Emergence salutaire à plusieurs titres, puisque le respect de la pluralité de nos aspirations parfois opposées est non seulement un but satisfaisant en soi, mais probablement aussi une condition de l’arrêt des emportements tourbillonnaires « cycloniques » vers la ruine et le chaos, qui découlent directement de la confluence et de la synergie de nos passions.




Journée 1. La pluralité des positions comme solution cosmopolitique aux crises planétaires.

1. Qu’est-ce qu’une démocratie pluraliste ? (De la critique des totalitarismes au dépassement du totalisme planétaire : la conversation comme fondement d’une politique de l’humanité.)
2. Pour une histoire de la pluralité : comment reconnaître les positionalités dans la confrontation et la succession des religions, des nations et des civilisations ?
3. Le partage à venir de la planète entre Etats-Nations et Domaines fondamentaux de l’agir humain.
4. Effets écologiques et économiques attendus de la pluralisation.


Journée 2. Vers une souveraineté du domaine naturel. (de la « res communis » à la « souveraineté fractale ».)

1. Expérience et limites des droits territoriaux des habitants en régime « multiculturel ».
2. Qu’est-ce qu’un mode d’agir « naturel » ?
3. De la continuité planétaire d’un « territoire de la nature ».
4. Des rapports du « peuple de la nature » aux autres peuples, dans le cadre de l’humanité.

Journée 3. Limiter et organiser le territoire planétaire de la technochrématistique.

1. Redéfinir l’agir chrématistique comme un domaine total.
2. Le devenir probable du déferlement technochrématistique.
3. Au-delà de l’opposition Etat/Privé, dans quel droit des hommes inscrire l’anticipation financière ?
4. Au-delà de la décroissance : délimitation et configuration du territoire physique du profit.

Journée 4. Le monde des Villes peut-il être autonome ?

1. Les fédérations et associations mondiales de villes comme sources d’orientations politiques spécifiques.
2. Démocratie et civilité urbaine.
3. La ville et son pays. (de la possibilité d’un marché local)
4. La ville comme « en soi » écologique.

Journée 5. Diasporas et Hauts-lieux : l’espace-temps spécifique de la Culture

1. Qu’est-ce que la culture comme monde ?
2. Comment libérer l’art et la science du carcan technochrématistique ?
3. Les territoires propres de la culture et leur autonomie physique.
4. Le point de vue singulier et la mise en perspective de la pluralité
(le discours mystique et le multimonde).



(Demi-journée 6 : bilan et discussion générale).

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Lundi 29 Septembre 2008 - 17:29
Lundi 29 Septembre 2008 - 17:43
Denis Duclos
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