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L'isolement pornographique de la sexualité "copulatoire" comme chemin vers l'asexualité Debbie
Je vais lire le document intégralement, mais je répond à ton résumé, ci dessus, avant de le faire.
Il est bien difficile de prédire ce qu'il en sera du rapport entre les sexes, je trouve. Je pense que ce rapport découle d'une opposition binaire, d'une polarisation entre les mots "homme/femme", "masculin/féminin". Force est de constater qu'il y a des oppositions... binaires, et celle-ci est fondamentalement binaire, et incontournable. Ça fait longtemps que la civilisation occidentale hait le sexe, comme elle hait le corps, le séparant de manière commode, pour créer une opposition binaire "corps/esprit" qui a pâti de l'effondrement de l'"âme" comme mot de notre vocabulaire assez courant. Le désir sexuel, que ce soit celui de l'homme ou de la femme, est vécu comme une humiliation, un assujettissement qui atteint la... liberté du sujet. (Bon, tu dois savoir le peu de prix que j'attache aux gargarismes sur la liberté en ce moment...) Tu te souviendras que Sigmund a fait du désir sexuel un phénomène.. phallique. Autrement dit, Sigmund percevait dans le désir sexuel, chez l'homme, et chez la femme, un caractère masculin. Cela ne me choque pas plus que ça, et je souscris à sa vision du sexe. On pourrait dire que chez la femme... le désir d'être pénétrée est phallique, et actif. Je dis bien... le désir... Par contre, dans la réalisation de l'acte sexuel, celle/celui ? qui est pénétrée, celle/celui qui REÇOIT le...pénis ? la langue, etc est dans une position féminine. Ce qui est féminin est aussi... dessous... (c'est piquant d'imaginer une femme juchée sur son homme, hein ? ;-), voilà une bête à deux dos hautement paradoxale). Le sexe fait de nous des êtres sens dessus dessous. On ne peut pas faire correspondre à 100% "homme/masculin" et "femme/féminin". Ça ne marche pas comme ça... L'enjeu de la pornographie est d'attaquer le fantasme comme représentation projetée sur l'écran virtuel mais INVISIBLE qu'est la psyché. Et on est confronté au problème du visible/invisible, et sa signification dans notre capacité de croire sur parole, par exemple... "Seeing is.. BELIEVING" est un maxime fondateur pour l'Occident en ce moment. Au fur et à mesure qu'on continue à saturer le monde d'images, représenter devient de plus en plus difficile pour M et Mme Tout le Monde. (Oui, je sais que ce discours a une dette envers la culture monothéïste, mais je ne suis pas.. hostile à cette culture. Elle préserve des noyaux de sagesse qui m'importent au plus haut point tout de même.) Pour la domination idéologique du.. phallique chez les deux sexes, je me demande si, tôt ou tard, les hommes ne vont pas prendre le chemin de la maison, ayant compris qu'à la maison... on peut être plus ? aussi ? libres que dans la sphère.. publique. Au moins avoir autant de pouvoir...(après tout, un être ayant un peu branché ses neurones sait que le pouvoir est un phénomène relatif et contextuel...) Et je ne sais pas si l'asexuel est tant à redouter que cela... Et si les femmes prenaient le pouvoir (public....) ? Si l'égalité était un smokescreen, une méconnaissance d'une rivalité intraspécifique (à comprendre dans le sens de Konrad Lorenz, comme compétition au sein de l'espèce) ? ... Notre incapacité de penser le féminin est une vraie pierre d'achoppement en ce moment. (Perso, je vote pour.. celle ? celui ? qui parvient à réhabiliter le féminin...) Et il est encore plus triste que tant de femmes elles-mêmes pensent si... mâle le féminin.. Ce n'est pas parce qu'on est en dessous qu'on est inférieur, ou qu'on doit se penser.. inférieur..(Songe que Jésus, dans St. Jean, lavait les pieds de ses disciples, en esclave, avant son dernier repas avec eux...je doute fort qu'il se pensait inférieur à ce moment là...) Ahhh, ces fichus mots, ils continuent à être si traîtres... Et "on" ne va pas y échapper.... Ecrire une réponse
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